le puits troquet

Le puits Troquet

Anciennement dénommé Puits Roquet, le Puits Troquet est aujourd’hui le nom d’un quartier. Pourtant il y a plus d’un siècle, ce puits alimentait en eau tout le village…. 

Le Puits Troquet, représente aujourd’hui pour beaucoup un quartier situé au pied des ruines du vieux château. En réalité, ce nom vient d’un puits dont le creusement fut décidé par les anciens seigneurs de Pusignan sur le site de la ferme du château, dans le but d’alimenter celle-ci.

La profondeur de ce puits est de 28m80 ! La hauteur de la colonne d’eau était variable suivant les périodes de très grosses chutes de pluie ou de sécheresse. On a relevé 29m50 le 2 septembre 1944 après des pluies torrentielles alors qu’en 1949, au cours d’un été d’une sécheresse exceptionnelle, la colonne d’eau descendit à 24m85.

L’alimentation de ce puits avait une double origine. D’une part, l’apport des eaux pluviales ruisselant à travers la couche de gravier et s’imprégnant de calcaire durant leur cheminement. Cette eau était donc très calcaire. D’autre part, une nappe d’eau d’origine glaciaire alimentée par un véritable fleuve souterrain en provenance des Alpes, qui alimentait certaines usines de teinture de Villeurbanne. Ces eaux étaient nettement moins calcaires que les eaux de ruissellement.

Une seule fois, le puits fut tarit brutalement. C’était en 1875. Quelques habitants du quartier décidèrent alors de découvrir l’origine de cet assèchement inhabituel. Jean Dalbion et son frère Pierre descendirent Jean Nicolas au fond du puits. Arrivé au fond, Jean Nicolas découvrit avec surprise une immense caverne, où d’après ses dires, une charrette attelée de quatre chevaux aurait pu tourner. Tout le sol de cette caverne était garni d’un lit de sable où toute eau avait disparu. Jean Nicolas qui s’était fait descendre une barre à mine dans l’intention de creuser le fond, entreprit tout d’abord d’enlever une grosse pierre qui apparaissait sur le lit de sable. Or, à sa grande stupéfaction, dès qu’il l’eut enlevée, l’eau se mit à jaillir avec une telle force, qu’effrayé, il appela immédiatement les frères Dalbion…

Très rapidement, l’eau monta de 5 mètres !

Cette pierre, détachée du plafond de la «caverne », avait sans doute obturé le trou par lequel l’eau d’origine glaciaire pénétrait dans le puits. Ce trou avait vraisemblablement été fait par le puisatier d’origine et à qui avait dû arriver la même mésaventure qu’à Jean Nicolas, ne lui laissant pas le temps d’agrandir l’ouverture d’un premier coup de pic qui avait crevé le couvercle de la deuxième nappe.

Le vieux puits qui avait rendu de précieux services au cours des siècles dût petit à petit être abandonné, à partir du moment où le réseau d’eau communal vint prendre la relève.

A l’heure actuelle, il n’est malheureusement pratiquement plus visible car dérobé aux regards par le mur d’une propriété qui l’a englobé. Seul subsiste désormais le nom d’un quartier, rappelant une époque où l’ingéniosité permettait des réalisations assez spectaculaires avec des moyens matériels extrêmement limités.